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Bec en sabot

Capture6Bonjour à tous, je m’appelle Bec-en-sabot ou Balaeniceps rex

Je suis un grand oiseau gris aux yeux clairs, aux longues pattes grises se terminant par 4 doigts non palmés et surtout au bec énorme (plus gros que ma tête !). Je possède, à l’arrière de la tête, une petite touffe de plumes que je peux ériger comme une crête.

Je mesure environ 1 mètre de haut et pèse entre 4 et 7 kg.
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Bec en sabot, Kashobwe 1973

Mon nom vient de la forme singulière de mon bec qui ressemble à un sabot. Au Soudan, on m’appelle d’ailleurs « Abu-Markub » soit « père de la babouche ». Ce gros bec est en fait adapté à mon alimentation : je me nourris en eaux troubles et peu profondes en écopant à l’horizontale mes proies que je pince à l’aide du crochet qui arme ma mandibule supérieure et que je découpe à l’aide des bords tranchants de mes mandibules. Le crochet de ma mandibule supérieure me permet aussi de me toiletter et de rouler mes œufs.

Mon physique préhistorique me rend unique en mon genre et a engendré nombreux mythes et légendes dès la première moitié du 19ème siècle. Par exemple, j’ai été décrit comme un « oiseau gros comme un chameau » qui hantait les marais dans le sud du Soudan par les premiers voyageurs occidentaux ou encore comme une bête semblable à un ptérosaurien qui avait survolé des colons au nord-est de la Zambie.

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Je n’existe que sur le continent africain où on me trouve dans les lacs, grands cours d’eau et marais, particulièrement en Ethiopie, au nord de l’Ouganda, à l’ouest de la Tanzanie, en République Centrafricaine, au Soudan du sud, au Rwanda, au Burundi, au Nord-est de la Zambie et au sud-est de la République Démocratique du Congo.

Je suis un oiseau solitaire mais vis en couple au moment de la nidification et parfois en groupe dans les endroits où les ressources alimentaires sont abondantes.

Je suis assez nonchalant et peux rester immobile pendant des heures dans les papyrus ou les joncs à guetter une proie éventuelle.

Très territorial, je défends avec acharnement mon nid contre les prédateurs et les intrus. Par contre, je suis peu farouche et me laisse approcher par l’Homme relativement aisément.

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Mon vol est lourd et puissant. Je vole en rétractant le cou et me sers des courants ascensionnels pour m’élever et planer.

Je suis généralement silencieux, mais j’émets parfois des claquements de bec. Je peux aussi émettre des bruits ressemblant à des meuglements et mon petit, lorsqu’il a faim, émet un bruit ressemblant à un hoquet.

Je me nourris essentiellement de poissons, de serpents aquatiques ou de grenouilles. Je consomme occasionnellement des varans, des tortues, des mollusques, des jeunes crocodiles, des rongeurs, jeunes oiseaux et des charognes.

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Pendant notre cycle de reproduction qui dure environs quatre mois, mon mâle et moi construisons au sol un grand nid d’environ 1 mètre de diamètre. Mon mâle récolte des végétaux pour regarnir le nid avant la parade afin de me séduire et ensuite, afin d’entretenir une bonne entente dans le couple. Quelle femelle n’aime pas recevoir des cadeaux  J .

Je ponds deux à trois œufs. Nous nourrissons nos petits par régurgitation, mais ils se nourrissent seuls aussi. Lorsqu’il fait trop chaud, nous faisons de l’ombre aux oisillons et les arrosons d’eau afin de les protéger.

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Nos jeunes se développent lentement par rapport à la plupart des autres oiseaux. Il leur faut à peu plus d’1 mois pour se tenir debout, leurs plumes ne sont totalement développées qu’après 2 mois et ils ne parviennent à voler qu’après plus de 3 mois.

Je peux vivre jusqu’à 36 ans en captivité.

Malheureusement, il resterait moins de 10 000 individus de mon espèce dans le monde… Mon espèce est rare, localisée est classée « vulnérable » (VU) par depuis 2005 L

Mes principales menaces sont la destruction de mon habitat par le drainage des zones humides en vue d’élevage et/ou d’agriculture, ainsi que le braconnage (pour la nourriture et/ou la revente aux zoos).