La pintade
Bonjour à tous je m’appelle pintade de Numidie ou pintade casquée.
Je suis aussi connue sous le nom de Numida meleagris marungensis, Helmeted Guinea fowl ou encore Nkanga chez nous à Mikembo.
Je mesure environ 60 cm de haut et possède un plumage gris-noir piqueté de gouttes blanches. Ma tête, qui est assez petite, est recouverte d’une peau nue et plissée, de barbillons et est surmontée par un casque corné jaunâtre.
Je représente la plus répandue des 4 catégories de pintades qui existent (toutes originaires d’Afrique).
Le mot « pintade » vient du portugais « pintada » ou « peint », nom qui m’a été donné au XIVe siècle lors de mon introduction en Europe Occidentale par les grands navigateurs ; mais j’ai aussi été nommée « poule de Numidie » chez les Romains, « poule de Turquie » à la chute de l’Empire byzantin et « poule du Pharaon ».
Aujourd’hui, en Europe, je suis élevée pour ma viande (car malheureusement pour moi, il parait que je suis délicieuse…) D’ailleurs, même en Afrique je suis chassée excessivement… Je suis d’ailleurs devenue rare au nord de l’Afrique.
Je suis présente un peu partout au Katanga. Souvent apprivoisée, je déambule dans les villages. En brousse, je vis souvent en bandes qui peuvent compter plusieurs dizaines d’individus.
Au Katanga, je possède une cousine mais qui est beaucoup moins répandue que moi (on ne peut l’observer que dans le pays Lunda -Sandoa, Kapanga, Dilolo) : la pintade huppée bleue (Guttera pucherani verreauxi ) qui se distingue de moi par l’absence de casque corné qui est remplacé par une couronne de plumes formant une huppe touffue.
Même si je suis un oiseau, je vole très peu, si ce n’est pour atteindre le perchoir sur lequel je passe la nuit ou pour fuir un prédateur.
Quand je suis dérangée, j’émets un cri strident que les hommes trouvent en général assez désagréable, surtout à la fine lueur de l’aube. Je suis farouche et très prudente car j’ai peur du danger !
Mes principaux ennemis sont les hommes qui me chassent et les chacals qui mangent mes œufs et mes poussins.
Je suis omnivore et me nourris de graines, de baies, de racines, d’insectes et même parfois de petits vertébrés comme les souris ou les grenouilles.
Je me mets en couple au début de la saison des pluies et je niche au sol. Je ponds entre 6 et 15 œufs que je couve pendant 27 jours.
Les deux parents s’occupent de l’éducation des pintadeaux qui se nourrissent seuls dès la naissance.
Je suis cependant réputée mauvaise mère contrairement à ma cousine la poule et peu de mes jeunes atteignent l’âge adulte…
Certaines personnes m’élève en captivité comme des poules. Mais, lorsque je suis en captivité, je suis une mauvaise couveuse et mes petits grandissent en général dans une couveuse artificielle ou en utilisant une poule pour couver mes œufs jusqu’à éclosion.
Dans certains cas exceptionnels, il arrive qu’un coq et une pintade content fleurette. C’est le cas de ma grande amie « Nkanga-Nkuku » née à Lubumbashi cette année. Elle vit aujourd’hui au sein d’une belle famille recomposée constituée de son papa coq, sa maman pintade et sa maman poule d’adoption qui l’a couvée pendant plus de 25 jours !
Suite à la domestication de mon espèce, d’autres couleurs de plumage sont apparues (gris clair, lilas, chamois, blanche, etc.
Star depuis bien longtemps :
En Egypte ancienne, mes ancêtres étaient utilisés comme hiéroglyphe : l’« oiseau-nèh »
Et enfin un mythe :
Selon la légende, Artémis, déesse de la chasse, aurait changé les sœurs de Méléagre (Prince de Calydon) en Pintades après sa mort pour alléger leur peine… Néanmoins, leurs pleurs incessants laissèrent de petites taches blanches sur leur beau plumage gris…